Grâce au livre d’Isabelle Le Boulanger, intitulé L’exil espagnol en Bretagne, 1937-1940 et paru en 2016, la situation des réfugiés espagnols arrivés en Bretagne en 1937 et 1939 est désormais mieux connue. Pour éviter une dégradation de la situation sanitaire de l’ensemble de la population, l’État a veillé sur leur santé. Ainsi, quelques-uns accueillis à Rennes ont dû être hospitalisés à l’Hôtel-Dieu. Le registre d’entrée 2H-DEPOT 1Q1967 permet de dresser un état de ces malades : nom, lieu de résidence (en l’occurrence camp de Verdun ou camp de Saint-Cyr), pathologie.

extrait registre d'entrée
Un échange de courriers (cote 2H-DEPOT 2L198) éclaire la situation d’un couple réfugié en France : le mari, interné au camp de Saint-Cyprien dans les Pyrénées-Orientales écrit le 20 avril 1939 au « camarade » secrétaire administratif de la Maison du Peuple de Rennes en lui demandant d’intercéder auprès de l’Hôtel-Dieu, où son épouse hospitalisée serait victime de mauvais traitements de la part des religieuses, qui lui reprocheraient ses « sentiments antifascistes et laïcs ».
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La réponse apportée le 8 mai 1939 par le vice-président des hospices, et dans laquelle il dément tout mauvais traitement, nous permet d’en apprendre plus sur l’hospitalisation des réfugiés espagnols : 600 ont été soignés à l’Hôtel-Dieu, et pour la plupart dans une salle qui leur était réservée. Il revendique la réception de nombreuses lettres de remerciements de personnes ensuite rapatriées en Espagne, lettres qui malheureusement ne nous sont pas parvenues. Les fonds des hôpitaux apparaissent comme des sources complémentaires à prendre en compte dans le cadre d’étude des populations réfugiées en France.
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Réfugiés espagnols en Ille-et-Vilaine

Isabelle Le Boulanger, L’exil espagnol en Bretagne, 1937-1940, Coop Breizh, Spézet, 2016, 511 p. 40BI2255
1e vague de réfugiés printemps-octobre 1937 : basques, asturiens. En Ille-et-Vilaine ils sont accueillis :-

    • Dans les anciennes maisons d’arrêt de Vitré et Redon (p.112)-
    • Dans un bâtiment du domaine de La Piletière à Rennes, un site de l’Asile départemental (p.113)
    • Camp de Verdun à Rennes
    • 107, rue d’Inkerman à Rennes
    • 2e vague à partir de janvier-février 1939 (p. 133 etc):
    • Mêmes logements : camp de Verdun, anciennes prisons, la Piletière… au total 6 centres en Ille-et-Vilaine

Les hospitalisations (p. 200)

D’une manière générale, la durée des séjours à l’hôpital est réduite au maximum pour des raisons économiques, les réfugiés recevant les soins à titre gratuit. En 1939, deux femmes et un vieillard sont internés à l’asile psychiatrique. 4M422 {7-15-4-1)

Lydie Porée – Archives départementales d’Ille-et-Vilaine