Mémoires de Mr. d’Artagnan, Capitaine-Lieutenant de la première Compagnie des Mousquetaires du Roi, contenant quantité de choses particulières et secrettes qui se sont passées sous le règne de Louis le Grand 

Par Gatien de Courtilz de Sandras (1644 ?-1712) Chez Pierre Marteau, Cologne, 1700.


              Édition originale du premier tome publié seul.              

Reliure plein parchemin.    Titre manuscrit au dos.

Présence de deux ex-libris sur le contre-plat supérieur : une vignette armoriée gravée sur cuivre portant la mention « Ex libris Joannis Leopoldi Trauthson Comitis de Falckenstein, etc » et un tampon encré « Pierre-Emile Buron ».   Don de Pierre-Emile Buron.  Cote : In-12° 944.032 COU – Réserve patrimoniale de la médiathèque



Mémoires de Mr. d’Artagnan… dos

Mousquetaire du roi, capitaine d’infanterie, Gatien de Courtilz de Sandras (1644?-1712) se consacre pleinement à sa carrière d’écrivain pamphlétaire, à partir de 1680. En cette période de grands troubles pour le royaume de France, ses activités illicites le conduisent à la Bastille pendant plusieurs années.

A sa sortie de prison en 1699, Courtilz de Sandras publie de nombreux écrits en partie rédigés au cours de sa détention. Dès 1700, paraissent les Mémoires de Monsieur d’Artagnan inspirés de la vie réelle de Charles de Batz de Castelmore, dit d’Artagnan, capitaine-lieutenant de la prestigieuse compagnie des Mousquetaires du roi, espion du cardinal Mazarin, l’un des favoris du Roi-Soleil.

Par l’intermédiaire de son héros, l’auteur y raconte plus de trente années de l’histoire de France : la guerre de Trente ans, le complot du Cinq Mars, la mort de Richelieu et de Louis XIII, la Fronde, l’arrestation de Fouquet…

Pour échapper à la censure exercée par le pouvoir royal, Gatien de Courtilz de Sandras fait imprimer son ouvrage, comme bien d’autres, en Hollande.

Mémoires de Mr. d’Artagnan… p. de titre

Les Mémoires de Monsieur d’Artagnan ne sont donc pas imprimés et édités par Pierre Marteau à Cologne comme l’indique la page de titre. Pierre Marteau est un nom fictif qui fut utilisé pendant plus de 3 siècles pour publier des écrits polémiques, sulfureux ou contrefaits de manière clandestine.

Quelque 150 ans plus tard, en 1843, Alexandre Dumas prépare un livre sur Louis XIV et découvre par hasard, à la bibliothèque de Marseille, Les Mémoires de Monsieur d’Artagnan. Après avoir dévoré l’ouvrage, Dumas comprend qu’il tient là la matière de son futur roman. Ainsi naît Les Trois Mousquetaires.

Pour construire son récit, Alexandre Dumas puise largement dans l’œuvre de Courtilz de Sandras à laquelle il emprunte à la fois des personnages et de nombreuses anecdotes.

Outre le comte d’Artagnan, héros devenu légendaire, Dumas s’inspire des figures d’Athos, de Porthos et d’Aramis présents dès les premières pages des Mémoires, tout comme celle de Milady.

Longtemps sous le feu des critiques, Gatien de Courtilz de Sandras est réhabilité en 1980 par Jean Lombard, agrégé, docteur ès-lettres qui lui consacre une thèse* et le qualifiera de « précurseur du roman moderne ».

* Lombard, Jean, Courtilz de Sandras et la crise du roman à la fin du Grand Siècle, P.U.F, 1980.


Pour en savoir +, rendez-vous dans l’espace Patrimoine de la médiathèque la Grande Passerelle à Saint-Malo ou cliquez sur les liens ci-dessous :

la version numérique du fac-similé de la présente édition sur Gallica/BnF

le site du musée d’Artagnan

https://www.wikiwand.com/fr/Pierre_Marteau