Chaque mois, la bibliothèque de Rennes Métropole met en valeur un ou plusieurs documents rares, précieux ou simplement inattendus :
en mars 2023, à l’occasion du centenaire de la mort de Sarah Bernhardt, disparue le 26 mars 1923, et dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, il s’agit d’un album publicitaire de l’entreprise Lefevre-Utile, dont est extraite une carte chromolithographiée, présentant son portrait accompagné de 2 pages de texte, et d’un fac-similé d’autographe. (Les contemporains célèbres portraits, autographes, notices biographiques illustrées, portraits humoristiques des célébrités contemporaines Première série, Paris, Octave Beauchamp, 1904.)

Surnommée la « voix d’or » par Victor Hugo, ce « monstre sacré », -terme inventé pour elle par Jean Cocteau-, est une icône aux multiples talents et une femme libre et pleinement engagée dans les époques qu’elle a traversées. Considérée comme l’une des plus grandes tragédiennes du XIXe siècle et l’une des premières actrices du cinéma muet, elle n’hésita pas à se travestir en homme pour jouer des rôles masculins. Ayant marqué par sa forte personnalité son passage à la Comédie-Française, elle fut aussi écrivain, peintre, sculptrice et directrice de plusieurs théâtres parisiens. Infirmière durant la guerre de 1870, où elle transforme son théâtre en hôpital, elle défend Louise Michel pendant la Commune puis soutient Émile Zola durant l’Affaire Dreyfus.

Bien qu’ayant sillonné les 5 continents, Sarah Bernhardt avait un attachement particulier à la Bretagne. Élevée jusqu’à 4 ans par une nourrice à Quimperlé, qui lui parlait en breton et la surnommait « Fleur de lait », elle découvrit, en 1894, Belle-île-en-Mer où elle acheta le fortin militaire de la pointe des Poulains, qui abrita, pendant 26 ans, le « jardin secret » où elle aimait se ressourcer, entourée de ses proches.

Dès ses débuts, l’artiste a su tirer parti de son image. Révélée par les photographies de Nadar, elle utilisa aussi l’affiche, nouvel outil publicitaire de la Belle Époque, pour devenir populaire. Le « style Mucha », peintre tchèque dont elle lança la carrière, symbole de l’Art nouveau, caractérisé par les formes végétales, les arabesques et les compositions d’inspiration byzantine, contribua à idéaliser la femme et à immortaliser la comédienne (22/10/1844?-26/03/1923).
Catherine, Bibliothèque Les Champs Libres