
En octobre et novembre, les médiathèques organisent un cycle d’animation autour de la famille : conférences, projection, ateliers… L’occasion pour le Pôle Bretagne & Patrimoine de dévoiler aux plus jeunes quelques trésors mettant en valeur des blasons et des arbres généalogiques dont ils pourront s’inspirer pour créer leur propre emblème.
Sera notamment présentée le 29 octobre prochain, une reliure agonothète, acquisition récente de la médiathèque.
La reliure est réalisée sur un ouvrage de droit, De officiis domus augustae, publicae et privatae…, imprimé chez Sébastien Cramoisy en 1628, rédigé en latin par Jacques Gouthière, alors jurisconsulte et avocat au Parlement de Paris.
Dans l’antiquité grecque, les agonothètes étaient des magistrats qui garantissaient le bon déroulement des concours, le plus souvent ils se transformaient ensuite en mécènes.
La reliure d’agonothète est donc le fruit d’un généreux donateur, protecteur de l’établissement scolaire.
Dans notre cas, la reliure est aux armes de Sébastien II de Rosmadec (1590-1652) désigné sous son titre de Marquis de Molac « Aux dépends de Sébastien II de Rosmadec ». Celui-ci présida les États de Bretagne en 1621 et fut nommé par le roi gouverneur de Quimper puis de Dinan.
Exemplaire donné par le Collège de Vannes, avec ex-praemio manuscrit du prix de rhétorique à Olivier Ca[ ?]o daté du 23 août 1652. Le décor est doré aux petits fers et sur les plats figurent les armes dorées. L’ex-praemio indique en langue latine le nom du lauréat, le nom de son établissement, de son directeur qui signe, et le nom du donateur. Cette dédicace est complétée par un timbre à froid (ou à sec) apposé sur un papillon rapporté, avec la signature de G. Marchand. Le directeur.
Focus sur le collège de Vannes :
Le fonds principal de la médiathèque provient des confiscations révolutionnaires et de la bibliothèque du collège, le plus ancien établissement d’enseignement de Bretagne, dont l’origine remonte au Moyen Âge (1574). En 1629 la direction du collège, sous l’égide de Saint-Yves, est confiée aux Jésuites. L’évêque de Rosmadec avait donné son consentement. Ce sont les Jésuites qui firent construire la chapelle Saint-Yves de 1661 à 1685. L’enseignement, dispensé en latin, était surtout littéraire et plus spécialement porté sur la connaissance de l’Antiquité. Les donateurs furent nombreux, notamment parmi la famille Rosmadec.
Cote médiathèque de Vannes : R XVIIe s. M1