Sur la Route du Café…
Une pépite en lien avec le départ de la Transat Jacques Vabre – la Route du Café, au Havre le 7 novembre dernier. Cette année, les skippers mettent le cap sur Fort-de-France en Martinique.



Voyage de l’Arabie heureuse par l’Océan Oriental et le Détroit de la Mer Rouge, fait par les Français pour la première fois, dans les années 1708, 1709 et 1710,
Avec la Relation particulière d’un Voyage du Port de Moka à la Cour du Roi d’Yémen, dans la seconde expédition des années 1711, 1712 et 1713.
Un Mémoire concernant l’Arbre et le Fruit du Café, dressé sur les Observations de ceux qui ont fait ce dernier Voyage. Et un Traité historique de l’origine et du progrès du Café, tant dans l’Asie que dans l’Europe, de son introduction en France, et de l’établissement de son usage à Paris.
Par La Roque, Jean de (1661-1745), voyageur, journaliste et homme de lettres. Chez Steenhouwer et Uytwerf, Amsterdam, 1716.
Première édition. Reliure plein veau. Présence d’une gravure sur cuivre en frontispice, d’une « Carte du Royaume du Yémen dans l’Arabie Heureuse par G. Delisle de l’Académie Royale des Sciences, 1715 » et de trois planches repliées hors-texte gravées sur l’arbre à café. Epître à Monseigneur le Comte de Pontchartrain, Ministre et Secrétaire d’Etat, Commandeur des Ordres du Roi Louis XIV.
Les Malouins lancèrent les premiers le commerce de café « en droiture », c’est à dire sans aucun intermédiaire, avec le port de Moka au Yémen.
Le 6 février 1708, Le Diligent, navire construit à Saint-Malo au début du siècle, et le Curieux, prise anglaise, quittent la rade de Brest. L’expédition commanditée par des armateurs malouins dure plus longtemps que prévu : deux ans et demi dans des conditions extrêmes (combats, scorbut, mutineries, pillages, tempêtes…). Dès son débarquement à Saint-Malo en juillet 1710, Julien Lebrun de Champloret, capitaine du Diligent à la tête de cette aventure, est tenu de rédiger une relation complète de son voyage à la demande du chancelier Pontchartrain, ministre de Louis XIV. Mais épuisé et malade, il lui est impossible d’honorer cette commande.
Godefroy Gollet de La Merveille, le subrécargue en charge des affaires commerciales de l’expédition, accomplira cette mission.
Son bref récit publié dans Le Nouveau Mercure en 1711 attise la curiosité de l’écrivain Jean de la Roque, avec lequel il s’entretient quelque temps plus tard. A partir de leurs échanges, Jean de la Roque rédige ainsi le rapport détaillé du premier voyage des Malouins au Yémen via le Cap de Bonne-Espérance, et celui de leur seconde expédition. Cette relation de voyage, assurément édulcorée par La Merveille, remporte un vif succès auprès d’un public alors très épris de récits exotiques.
Jean de la Roque nous livre aussi dans cet ouvrage un traité d’histoire et de botanique sur le café. Cette plante, originaire d’Ethiopie, s’acclimata dès le XVe siècle dans les montagnes du Yémen. Elle fut implantée ensuite en Indonésie et au Surinam par les Hollandais, à l’Ile Bourbon, aux Antilles et en Guyane par les Français. Aujourd’hui, le Brésil est le premier pays producteur mondial de café.
Pour découvrir cette nouvelle pépite, rendez-vous au salon de l’espace littérature de la Grande Passerelle à Saint-Malo ou consultez l’édition parisienne de 1716 numérisée par Gallica/BnF en cliquant ici !
Source : Réédition du Voyage de l’Arabie Heureuse, les Corsaires de Saint-Malo sur la route du Café 1708-1710 et 1711-173 par Jean De La Roque – Chez La Lanterne Magique, Besançon, 2008 – Préface de Jean-Pierre Brown, ancien Conservateur des Bibliothèques de Saint-Malo.