La lutte des femmes !

L’histoire de la lutte des femmes dans la société s’écrit aussi dans le secteur ouvrier et industriel.

C’est le cas notamment des ouvrières de la Société parisienne de lingerie indémaillable (SPLI), ), entreprise localisée dans la zone industrielle Sud-Est et qui produisait la marque Huit. Les Archives de Rennes conservent de nombreux documents qui témoignent des actions de lutte de ces ouvrières pour la défense de leurs droits et de leurs emplois dans les années 1970. Ils proviennent essentiellement de deux donateurs.

 

Grâce au don de l’association Histoire du féminisme à Rennes, dont l’objectif est d’écrire et de transmettre l’histoire des luttes féministes rennaises, ce sont des diapositives, des captations sonores numérisées, ainsi qu’un montage audiovisuel numérique (10 Z 288) qui sont conservés à des fins patrimoniales. Des documents audiovisuels qui permettent de se plonger instantanément dans un contexte et une lutte des classes.

Entre 2016 et 2020, Thierry Loriol, ouvrier et acteur de ce mouvement social, donne à la Ville de Rennes d’autres documents qui en retracent l’histoire (tracts, affiches, reportages photographiques). Ils sont consultables sous la cote 58 Z. Ces documents, précieux, viennent compléter les archives publiques conservées aux Archives de Rennes, en y apportant un éclairage sur l’action, vue de l’intérieur. Ils ont fait l’objet de travaux de classement en 2017 avec d’autres fonds féministes ou relatifs à d’autres luttes sociales, comme ceux de l’Union féminine civique et sociale (57 Z) ou le fonds de Patrick Wiener (56 Z).

 

L’étincelle_58z9_vf. Archives de Rennes.

Le document présenté est le premier numéro du journal L’Étincelle, créé à l’initiative des ouvrières de la SPLI. Nous sommes au début de l’année 1976, et ces dernières sont lassées de l’attitude de leur employeur et des déléguées du personnel. Elles trouvent alors dans ce journal un moyen d’exprimer leur colère face aux conditions de travail, à l’incertitude du maintien de l’emploi et à la politique salariale. Pour elles, ce support est l’occasion de se fédérer, de s’émanciper et de trouver dans l’union des moyens pour organiser la lutte. 

Les documents du fonds Loriol témoignent de la façon dont ces femmes, courbées sur leurs machines à coudre mais aussi dans la société, se sont organisées pour entrer en lutte. Même si leur combat n’a malheureusement pas été couronné de succès, il a permis, pour beaucoup d’entre elles, d’agir, de s’exprimer, de manifester, d’exister, de prendre des décisions individuelles et collectives. 

Pour aller plus loin, consultez sur le site des Archives de Rennes la galerie de documents dédiée à SPLI.

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, les Archives de Rennes mettent à l’honneur les femmes dans une frise chronologique évolutive, « Archives au féminin ». Son objectif ? Rendre visibles la présence et le rôle des femmes à Rennes du XVe au XXIe siècle.

>Retrouvez les actualités et des informations de l’association Histoire du féminisme à Rennes ici